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La France enregistre une contraction exceptionnelle du marché de la robotique

Le Symop publie son enquête annuelle sur la conjoncture du secteur robotique industriel en France en 2020, et annonce une contraction des ventes de -26 % directement liée à la crise sanitaire et économique de la COVID-19. 3 871 robots industriels ont été vendus et installés en 2020, contre 5 245 en 2019. C’est une rupture certes mais transitoire, car le taux de croissance moyen annuel du secteur avoisine tout de même les 11 %. Soutenues par les mesures d’aide à l’investissement productif, l’automatisation et la robotisation dans l’industrie sont des enjeux majeurs pour améliorer la compétitivité des entreprises, maintenir les emplois en France et installer une industrie manufacturière 4.0 performante.

Ce qu’il faut retenir de l’étude du Symop
La robotique a été très marquée en 2020 et affiche une contraction des ventes de -26 %, conséquence de la frilosité des entreprises françaises qui, face à la crise sanitaire et devant la baisse de leur marges (-20 % en 2020), ont freiné leurs investissements (-9,6 % d’investissement productif français en 2020). C’est une rupture de la progression de la robotisation mais celle-ci est transitoire car le taux de croissance moyen annuel avoisine les 11 %.
Elle reflète les difficultés traversées par les deux principales industries utilisatrices de robots, à savoir l’automobile et l’électrique/électronique, mais aussi le conflit commercial entre deux des principales destinations du secteur : la Chine et les États-Unis.

Certains secteurs ont su tirer avantage de la crise alors que d’autre l’ont subie de plein fouet
L’analyse sectorielle montre que les installations de robots industriels se sont maintenues dans les entreprises de la logistique, un secteur en développement avec les achats internet, mais également du médical, de la chimie et pharmacie, de l’agroalimentaire. On constate par conséquent un maintien ou une amélioration des ventes de robots liées à l’automatisation des postes de production, notamment sur des applications de manutention comme en plasturgie, ou sur les opérations de tests et mesures en ligne, mais
également de palettisation en bout de chaine de production, et dans une moindre mesure le conditionnement et le pick and place.
A contrario, on observe une forte contraction dans les secteurs du transport, particulièrement impactés par la crise. Après de fortes dépenses de 2019, les constructeurs automobiles ont réduit de 64 % le nombre de leurs installations. S’agit-il de la fin d’un cycle d’investissement ? Les équipementiers de rang 1, quant à eux, continuent de s’équiper (+5 %). 2021 verra-t-il une amélioration avec l’accélération des productions de véhicules électriques en France ?
Le transport aérien et ferroviaire a également limité ses investissements en robots qui chutent de 28 %.


La France poursuit son rattrapage
La France se place à la 8e position à l’échelle mondiale et représente le 3e parc de robots en Europe, en 2019.
En termes de densité de robots, soit le nombre de robots opérationnels pour 10 000 salariés dans l’industrie manufacturière, la France a gagné 1 place au niveau mondial. La densité permet de gommer les écarts de structure économique des pays pour mieux comparer le niveau d’intégration. En France, cet indicateur continue sa progression avec 177 robots pour 10 000 salariés en 2019 (+15 %), après 154 en 2018 (+11.5 %).
Le Symop salue les mesures de soutien à l’investissement productif de ces dernières années, comme le Suramortissement et dernièrement la Subvention industrie du futur, qui s’avèrent aujourd’hui payantes. Le Symop a très largement œuvré à la prise en compte de la robotisation dans la modernisation de l’outil industriel français, grâce à des programmes tels que Robotcaliser – Robotiser pour ne pas délocaliser, Productivez ! ou encore ROBOT Start PME, qui a accompagné 250 PMI dans l’acquisition de leur premier robot entre 2013 et 2017

La crise aura un effet drastique sur l’investissement des sociétés
« Pour la première fois depuis 1984, les résultats nets des sociétés non financières en France ont été négatifs
à hauteur de 5 milliards d’euros en 2020
», estime Denis Ferrand, directeur de Rexecode. Soit 10 % du revenu net moyen des entreprises sur les trois dernières années (55 milliards d’euros).
Au niveau mondial, l’activité industrielle a retrouvé son niveau d’avant crise. Les difficultés d’approvisionnement en semi-conducteurs et la hausse des matières premières en témoignent. Et si la reprise concerne aujourd’hui essentiellement l’Asie (Chine) et les US, l’Europe et la France connaissent déjà une nette amélioration. Mais cela prendra quelques mois avant que cette reprise ne se traduise par des
projets d’automatisation et une demande de robots. Selon IFR, 2021 verra une reprise, mais il faudra peutêtre attendre jusqu’en 2022 ou 2023 pour atteindre le niveau d’avant la crise.
En France, sous réserve de l’absence d’un nouveau gel de l’activité industrielle, la reprise des investissements devrait atteindre 7,6%(source Rexecode) en 2021 mais elle pourrait glisser sur 2022 si les tensions sanitaires persistaient. Déjà les industriels du secteur de la robotique s’attendent à une hausse d’activité en fin d’année.
Cette période sera décisive pour les entreprises qui doivent améliorer leur compétitivité malgré des résultats nets en baisse (-5 % au niveau national). C’est l’enjeu du retour de la subvention Industrie du Futur : Soutenir l’investissement pour installer une industrie manufacturière 4.0

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