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L’amplitude de la reprise reste conditionnée à la situation des matières premières

Les industries mécaniques enregistrent en 2020 un chiffre d’affaires de 120 milliards d’euros, en baisse de 10,8 % par rapport à 2019 (contre +1,7 % en 2019). L’activité 2020, très impactée par la crise sanitaire, devrait se redresser en 2021. Comparée au PIB français qui a baissé de 8,2 % en 2020, la baisse enregistrée par les industries mécaniques est donc plus marquée. Ce recul global touche à la fois les exportations (-12 %) et le marché intérieur (-10 %). Comme en 2008 et de façon apparemment paradoxale, le ralentissement de l'activité engendre une forte tension sur les matières premières.
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Matières premières : "La crise va durer", A. Pannier-Runacher

Des évolutions variables selon les secteurs annonce la FIM

Les 4 secteurs d’activités qui structurent les industries mécaniques ont vu leur chiffre d’affaires chuter en 2020 :

–    Les équipements de production et équipements mécaniques (- 8,5 %) : avec un recul plus marqué sur les matériels de manutention, les machines-outils et les machines d’imprimerie.

–    Les composants et sous-ensembles intégrés (-9,7 %) : avec des secteurs plus touchés comme la robinetterie, les engrenages et les transmissions et des secteurs relativement plus épargnés comme ceux des pompes et des compresseurs.

–     Les pièces mécaniques issues du secteur de la sous-traitance (-19,6 %) : la dégradation de l’automobile et l’aéronautique, principaux débouchés de la mécanique, explique en grande partie cette chute sévère de l’activité des entreprises de fonderie, de la forge, du décolletage, du découpage-emboutissage et du traitement et revêtement des métaux.

–     Les produits de grande consommation (-7 %) : ce recul concerne surtout la coutellerie, les outillages et autres articles ménagers, impactés par le ralentissement des échanges mondiaux.

Un ralentissement généralisé des exportations

Avec un CA à l’export direct de 46,4 milliards d’euros, la mécanique française conserve sa 6ème place mondiale derrière la Chine, les États-Unis, le Japon, l’Allemagne et l’Italie.

La baisse de ses exportations (-12 %) en 2020 s’explique d’abord par le recul des livraisons vers l’Allemagne (-10,8 %) qui reste de loin son premier pays client avec 15 % de ses exportations. Le Brexit a également joué un rôle non négligeable et conduit à une forte contraction des expéditions françaises vers le Royaume-Uni en 2020 (-20,2 %). Plus largement, les exportations vers les pays membres de l’Union européenne, qui représentent 51,5 % des exportations de la mécanique française, ont chuté de 10,7 % en 2020.

Hors Union européenne, les exportations ont accusé un recul de 19,2 % vers les Etats-Unis qui demeurent le deuxième pays client de la mécanique française en 2020. Les ventes à destination de l’Asie-Océanie diminuent de 5,7 % avec 14,1 % du total des exportations en 2020. Les livraisons vers la Chine, septième pays client de la mécanique française, sont en baisse de 2,5 % en 2020. Enfin, les exportations diminuent significativement à destination de l’Afrique (-14,9 %), du Moyen Orient (-14,5 %) et de l’Amérique du Sud (-32,8 %).

Le taux d’exportation de la mécanique française passe ainsi de 42,8 % en 2019 à 38,7 % en 2020 avec une balance commerciale globale déficitaire de 12,3 milliards d’€ en 2020.

Des effectifs en légère baisse

Premier employeur industriel de France (environ 20 %), les industries mécaniques enregistrent une baisse de ses effectifs de 2,3 %, passant de 616 430 à 602 523 salariés. Ce recul relativement faible compte-tenu de la situation économique s’explique par la volonté des industriels mécaniciens de conserver leurs compétences en attendant la reprise.

Perspectives : des signes qui laissent espérer une amélioration dès 2021

L’activité des industries mécaniques a évolué dans un environnement économique mondial très négatif en 2020, marquée par une forte baisse des investissements des secteurs clients. Durement touchée au premier semestre 2020 en raison du confinement, l’activité a néanmoins amorcé un redressement au second semestre 2020, même si le volume des carnets de commandes est jugé encore insuffisant fin 2020.

Les dépenses d’investissements dans l’industrie (prévision de +6 % en 2021) laissent également augurer un redémarrage de l’activité des industries mécaniques. Tous les secteurs clients en France devraient accroitre leurs investissements en 2021 à l’exception du secteur aéronautique pour lequel l’investissement productif devrait rester encore limité.

L’économie mondiale devrait renouer avec une croissance de + 6 % en volume en 2021. Parmi les autres effets de levier, il faut citer le Plan France Relance dont on commence à mesurer les effets positifs sur le dynamisme de l’activité industrielle.

Restent les fortes incertitudes liées à la pénurie des matières premières, l’allongement de la durée d’approvisionnement et les hausses de prix qui pourraient freiner l’ampleur de la reprise en 2021.

Au global, les prévisions pour 2021 tablent sur une reprise de l’activité́ des industries mécaniques, entre 6 et 9 % en 2021.

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